Un décret publié mercredi 9 août 2017 au Journal Officiel renforce la réglementation à laquelle devront désormais se plier les lieux musicaux en matière de bruit. Le texte contient des mesures de limitation, de contrôle et de prévention destinées à protéger l’audition du public, ainsi que la santé des riverains de ces lieux.
Alors que le niveau sonore au sein des lieux diffusant de la musique amplifiée était auparavant limité à 105 décibels pondérés A en niveau équivalent moyen sur 15 minutes, le décret abaisse cette valeur à 102 décibels pondérés A et introduit un nouveau seuil en décibels pondérés C : 118 décibels pondérés C sur 15 minutes afin de tenir compte de l’évolution des pratiques musicales et de la présence accrue de basses fréquences.
Afin de tenir compte de la fragilité de l’oreille des enfants, des valeurs spécifiques ont été fixées pour les événements et établissements destinés aux enfants âgés de six ans et moins : 94 décibels pondérés A sur 15 minutes et 104 décibels pondérés C sur 15 minutes.
Alors que jusqu’à présent, seuls les lieux clos diffusant habituellement de la musique amplifiée étaient concernés, le décret publié le 9 août 2017 s’applique désormais à tous les lieux ouverts au public ou recevant du public, clos ou ouverts, accueillant des activités impliquant la diffusion de sons amplifiés dont le niveau sonore est supérieur à la règle d’égale énergie fondée sur la valeur de 80 décibels pondérés A équivalents sur 8 heures. Se trouvent ainsi concernés également les festivals, de même que les bars ou restaurants diffusant occasionnellement de la musique, les locaux d’enseignement de la musique ou de la danse, les cinémas.
Les discothèques ainsi que les lieux dont la capacité d’accueil est supérieure à 300 personnes sont dorénavant tenus d’enregistrer en continu les niveaux sonores en décibels pondérés A et C auxquels le public est exposé, de conserver ces enregistrements pour les fournir en cas de contrôle et d’afficher en continu à proximité du système de contrôle de la sonorisation les niveaux sonores en décibels pondérés A et C auxquels le public est exposé.
En outre, les festivals ainsi que les lieux diffusant des sons amplifiés à titre habituel, à l’exception des établissements de spectacles cinématographiques et des établissements d’enseignement spécialisé ou supérieur de la création artistique, sont également tenus d’ informer le public sur les risques auditifs, de mettre à la disposition du public à titre gratuit des protections auditives individuelles adaptées au type de public accueilli dans les lieux et de créer des zones de repos auditif ou, à défaut, de ménager des périodes de repos auditif, au cours desquels le niveau sonore ne dépasse pas la règle d’égale énergie fondée sur la valeur de 80 décibels pondérés A équivalents sur 8 heures.
Exemple de mesure, d’affichage des niveaux sonores et de diffusion de consignes de prévention mis en place en partenariat avec Bruitparif lors du festival Solidays
Le décret rappelle que les bruits générés par les activités impliquant la diffusion de sons amplifiés à des niveaux sonores élevés dans les lieux ouverts au public ou recevant du public ne peuvent par leur durée, leur répétition ou leur intensité porter atteinte à la tranquillité ou à la santé du voisinage.
En outre, les émissions sonores des activités diffusant des sons amplifiés qui s’exercent dans un lieu clos ne doivent pas engendrer dans les locaux à usage d’habitation ou destinés à un usage impliquant la présence prolongée de personnes, un dépassement des valeurs limites de l’émergence spectrale de 3 décibels dans les octaves normalisées de 125 hertz à 4 000 hertz ainsi qu’un dépassement de l’émergence globale de 3 décibels pondérés A.
Les lieux clos ou ouverts accueillant à titre habituel des activités de diffusion de sons amplifiés ainsi que les festivals sont tenus d’établir une étude de l’impact des nuisances sonores visant à prévenir les nuisances sonores de nature à porter atteinte à la tranquillité ou à la santé du voisinage.
https://www.bruitparif.fr/effets-sur-l-audition/
C’est particulièrement le cas dans les discothèques : 67 % des personnes qui les fréquentent jugent que le niveau de bruit y est trop fort, au point d’être incommodant (voir graphique ci-dessous). C’est aussi vrai pour plus d’une personne sur trois (36 %) qui profite des concerts et d’autres spectacles, en salle ou en plein air. Dans les salles de sport ou dans les soirées privées, on passe à 24 % de critiques et même au cinéma, un spectateur sur cinq (21 %) considère que le niveau sonore est trop important.
Part de Franciliens jugeant le bruit excessif au sein des lieux de loisirs qu’il leur arrive de pratiquer