Radar sonore « Hydre » déployé le long de la RD5 à Villeneuve-le-Roi
Le radar sonore « Hydre » combine deux dispositifs acoustiques inspirés de la technologie brevetée dans le capteur « Méduse » et tous les éléments techniques permettant de détecter les infractions relatives au bruit routier (voir figure ci-dessous).
Radar sonore « Hydre » conçu par Bruitparif
Chaque module acoustique est composé de quatre microphones capables de calculer, 25 fois par seconde, des niveaux sonores et des angles de provenance du bruit. Ces capteurs sont hébergés chacun au sein d’une cage métallique acoustiquement transparente qui permet de les protéger des potentiels actes de vandalisme.
Le radar sonore « Hydre » intègre aussi une caméra grand-angle (180°) afin de pouvoir réaliser une photo de la scène complète au moment de la potentielle infraction, ainsi que deux caméras dédiées à la lecture automatisée de plaque d’immatriculation (LAPI) par l’avant et l’arrière du véhicule ou dans chaque sens de passage. Le prototype comporte également des dispositifs annexes (capteurs environnementaux et antennes de transmission).
L’ensemble des composants du radar sonore « Hydre » est hébergé au sein d’une structure métallique sécurisée qui contient également l’unité centrale de traitement et de télétransmission sécurisée et chiffrée des données. Tous les traitements sont réalisés au sein de l’appareil et ne nécessitent aucun recours à un système extérieur.
Le premier traitement réalisé consiste à croiser les informations des deux modules acoustiques pour déterminer toutes les 40 ms le niveau sonore généré par la source de bruit dominant ainsi que la distance à laquelle celle-ci se trouve afin de pouvoir déterminer le bruit émis par le véhicule comme s’il était mesuré à une distance standard de référence (7,6 m). Pour que la détermination soit valide, les deux dispositifs acoustiques doivent focaliser simultanément sur la même source (voir figure ci-dessous), et pour un nombre de points de mesure le long de la trajectoire emprunté par le véhicule suffisamment nombreux au regard de critères de représentativité intégrés dans la chaîne de traitement.
Principe de la focalisation opérée par « Hydre » à l’aide de ses deux modules acoustiques
Lorsque ce niveau sonore « corrigé » à 7,6 mètres dépasse le seuil de déclenchement fixé, et si les conditions environnementales sont réunies, un dossier d’infraction potentiel est ouvert au sein du radar sonore « Hydre ». Le traitement automatisé récupère alors auprès de la caméra grand-angle quelques secondes de vidéo avant et après l’instant considéré comme le plus significatif de l’infraction. Il procède à une analyse automatique de l’ensemble des images de la séquence de manière à déterminer à chaque instant la position de tous les véhicules présents dans la scène afin d’en reconstituer la trajectoire.
Les trajectoires constatées à partir de l’analyse d’images sont ensuite rapprochées de la trajectoire acoustique dominante afin de déterminer quel véhicule est à l’origine du dépassement sonore. Lors de ce rapprochement, les situations potentielles de confusion sont éliminées. L’appareil ne prend ainsi pas en compte les situations où plusieurs véhicules se trouvent à un instant donné dans la direction de la source acoustique détectée comme dominante, pas plus que les situations où il y aurait absence de véhicule dans la direction incriminée, etc.
S’il reste suffisamment de points valides de mesure en dépassement avec un véhicule bien identifié, l’infraction peut être considérée comme constituée. Une image de contexte (voir figure ci-dessous) est donc extraite afin d’être ajoutée au dossier. Celle-ci fait figurer un cadre autour du véhicule responsable du dépassement sonore ainsi que la zone de provenance du bruit dominant (sous la forme d’un point entouré d’un cercle), ce qui matérialise le fait que c’est bien ce véhicule qui est la source de l’émission sonore excessive.
Exemple d’image de contexte prise par « Hydre »
Le traitement interroge ensuite les caméras LAPI afin de récupérer les images du véhicule concerné avec sa plaque d’immatriculation lisible. La plaque d’immatriculation est également lue automatiquement. L’ensemble de ces éléments sont ajoutés au dossier d’infraction potentielle qui peut alors être télétransmis de manière chiffrée vers un centre habilité pour contrôler ce type d’infractions sonores.