Publication des résultats de l'étude SOMNIBRUIT

Améliorer la connaissance des effets du bruit environnemental sur le sommeil des Franciliens

Lauréat du premier appel à projets Santé-Environnement lancé conjointement en 2023 par le Health Data Hub et par l’Ecolab du Commissariat général au développement durable, et réalisé sur 18 mois (fin 2023 à mi 2025), le projet Somnibruit a rassemblé les expertises de différents partenaires, Bruitparif (pilote de l’étude), l'Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS ÎdF), le laboratoire Vigilance, fatigue, sommeil et santé publique (VIFASOM) de l’Université Paris Cité, le Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel Dieu (AP-HP) et la Ville de Paris.

Somnibruit visait à mieux connaître et quantifier les effets du bruit environnemental sur les troubles chroniques du sommeil de type insomnie au sein de la zone dense francilienne qui regroupe 432 communes et 20 arrondissements parisiens, pour une population totale de 10,5 millions d’habitants.

Son point fort est d’avoir pu décrire, à l’échelle communale, le taux de patients atteints de troubles du sommeil par le biais des remboursements de psychotropes à visée hypnotique prescrits. Son originalité réside également dans l’intégration du bruit provenant des transports (trafic routier, ferré et aérien) et, selon une approche inédite, celui lié aux activités récréatives nocturnes (terrasses des cafés, bars et restaurants), encore peu documenté dans la littérature scientifique.

Les résultats montrent l’existence d’une association significative entre l’exposition nocturne au bruit environnemental et le taux de patients recevant des médicaments pour troubles chroniques du sommeil, et ce, quelle que soit la source de bruit considérée. Ils corroborent ainsi l’hypothèse selon laquelle le bruit constitue un déterminant environnemental des troubles chroniques du sommeil.

Des différences dans l’ampleur de l’effet du bruit environnemental sont observées selon la source, les associations sont plus fortes pour le bruit routier, suivi du bruit récréatif, du bruit aérien et du bruit ferroviaire. Les résultats suggèrent que le bruit routier constitue la nuisance sonore la plus préoccupante en zone dense francilienne du fait que cette source de bruit est celle qui expose le plus massivement les habitants de la zone d’étude, plus des trois quarts de la population étant exposée à un niveau de bruit routier nocturne dépassant les recommandations de l’OMS. Les résultats issus de la modélisation de l’exposition au bruit lié à la vie récréative, bien qu’évaluée de manière simplifiée, suggèrent que ce type de bruit constitue une nuisance non négligeable dans certains quartiers, notamment parisiens, et pourrait contribuer à la prévalence de troubles chroniques du sommeil. Cette étude souligne ainsi l’importance de ne pas restreindre l’analyse aux seules sources de bruit des transports.

À titre d’illustration, le nombre de patients bénéficiant de médicaments psychotropes à visée hypnotique potentiellement évitables a été estimé dans un scénario de baisse des expositions nocturnes au bruit sous les valeurs recommandées par l’OMS pour chaque source par rapport à la situation actuelle. Il s’élèverait à un peu plus de 15 000 personnes traitées pour trouble du sommeil, ce qui représenterait une baisse de près de 3 %.

En termes de santé publique, ces résultats renforcent la nécessité d’intégrer la problématique du bruit dans les politiques de prévention des troubles du sommeil et de promouvoir une meilleure prise en compte des nuisances sonores en milieu urbain sans les limiter au seul bruit des transports.

Publications

Cette étude a fait l’objet de plusieurs publications : un rapport d’étude, une note de synthèse, un communiqué de presse ainsi que deux articles scientifiques (téléchargeables ci-contre).

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